Lutte contre la corruption : la HAPLUCIA mise sur l’école et la formation


Le Togo entame la lutte contre la corruption dès l’école. Un Projet d’Intégration de l’Éducation à la Lutte contre la Corruption dans les Curricula d’Enseignement et de Formation au Togo a été lancé le 3 juillet dernier dans ce sens. Mardi, le ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, Isaac Tchiakpe, et Kimelabalou Aba, président de la HAPLUCIA (Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées) ont donné plus de détails sur le programme.

Pour les autorités togolaises, le programme vient à point nommé, dans le sens où l’école est le socle du changement durable, et la lutte contre la corruption commence dans les esprits, dès le bas âge.

“La prévention de la corruption par la sensibilisation, la communication, l’information, l’éducation et la formation pour un changement de comportement, a été mise au cœur des stratégies de lutte afin de susciter un éveil de conscience des populations sur le danger que constitue ce phénomène. Dans cette optique, l’intégration de l’éducation à la lutte contre corruption dans les curricula d’enseignement et de formation au Togo peut constituer un élément catalyseur du changement”, a expliqué Kimelabalou Aba, président de la HAPLUCIA.

2 approches pour la lutte contre la corruption

Concrètement, 2 approches sont prévues. La première, appelée « intégrée », consiste à insérer des contenus sur l’éthique dans les matières existantes du primaire et du secondaire. La seconde, baptisée « modulaire », concerne les lycées techniques, les centres de formation professionnelle et les universités, avec des modules spécifiques de formation.

Le projet, qui coûte plus de 650 millions de francs CFA, s’étend de janvier 2025 à juillet 2028. Il comporte 5 grandes étapes. Notamment la mise en place du dispositif de pilotage, élaboration des contenus, phase de test, extension à d’autres établissements, puis généralisation à tout le pays.

La phase de test démarre dès la rentrée 2025-2026 dans plusieurs établissements pilotes situés dans les régions de Lomé et de Kara.

Il s’agit notamment, pour le secondaire, du Lycée de Légbassito, du lycée technique d’Adidogomé (Grand Lomé), du Lycée Kara Sud et du CRETFP Kara.

Pour l’enseignement supérieur, l’Université de Lomé, l’École nationale d’administration (ENA) et la Faculté de droit de l’Université de Kara ont été retenues. Le projet sera piloté par un comité regroupant plusieurs ministères et institutions partenaires.

“Cette initiative ne doit pas rester un projet technocratique. Elle appelle à l’implication de tous, y compris des médias, des enseignants et des parents. En intégrant la lutte contre la corruption dans les salles de classe, le Togo espère former une nouvelle génération de citoyens responsables et intègres, capables de refuser la corruption et de construire un avenir plus juste pour le pays” a déclaré M. Tchiakpé.