(Togo First) – En Afrique, les ports concentrent l’essentiel des échanges commerciaux, mais restent pénalisés par un déficit structurel : des données fragmentées, hétérogènes et difficilement comparables. Une faiblesse qui pèse sur les coûts logistiques, freine l’investissement et complique l’intégration régionale. Pour y répondre, la Banque africaine de développement (BAD) a lancé l’ (APC-PP), une initiative multilatérale destinée à harmoniser les standards de données portuaires. Un chantier stratégique, selon le jeune Togolais Manuel Ntumba, récemment nommé Project Coordinator et Regional Data Lead du programme.
, explique-t-il. Le projet, financé par le (MCDF) hébergé par la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), est mis en œuvre par la BAD en partenariat avec S&P Global Market Intelligence et le cabinet CPCS.
L’objectif est de construire une architecture de données interopérable et auditable couvrant plus de soixante ports africains. , souligne Manuel Ntumba.
Concrètement, le programme prévoit la création d’un continental, d’un portail numérique sécurisé et d’un , fondé sur les méthodologies utilisées par S&P Global, notamment celles du développé avec la Banque mondiale. L’enjeu, insiste-t-il, n’est pas seulement technique.
À court terme, la BAD ambitionne de livrer une première version auditable du , un portail conforme aux normes internationales de cybersécurité et un index permettant de comparer objectivement la performance des ports. Ces outils doivent réduire les asymétries d’information qui compliquent aujourd’hui les des bailleurs et des investisseurs institutionnels.
L’impact attendu dépasse le périmètre portuaire. Sur un continent où 80 à 90 % des échanges passent par les ports, une donnée unifiée peut transformer les chaînes logistiques. , affirme Manuel Ntumba. Selon lui, des gains de coûts logistiques de 20 à 30 % sont possibles sur certains axes.
Au-delà des chiffres, le projet entend installer un changement de paradigme : faire de la donnée un actif stratégique. , résume-t-il.
