Dans la soirée du lundi 11 décembre, le colonel Doumbouya a promulgué la Loi L2023/0020/ CNT du 25 octobre 2023. Cette loi vise à moderniser et à généraliser le système de l’état civil guinéen sur l’ensemble du territoire national.
Interrogé sur l’impact de cette loi sur le retour à l’ordre constitutionnel, conseiller en communication du président de l’Union des forces démocratie de Guinée estime que la junte met en œuvre des activités qui n’ont aucun impact sur le processus transitoire.
‘’Le colonel Mamadi Doumbouya et ses valets civils continuent de tester notre patience. Ils prennent volontairement part sur le processus d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel en s’accrochant à des activités qui n’ont aucun impact sur votre processus transitoire. Le RGHP et le RAVEC, nous disons oui, surtout le RAVEC qui permet de moderniser l’état-civil dans notre pays. Mais on ne peut pas dans le délai imparti tirer le fichier électoral à partir de ces opérations. Il y a une opération de RAVEC en cours d’exécution en Guinée grâce à l’Union européenne et la Banque mondiale qui ont pris 10 communes pilotes. Allez demander aux citoyens que ce qui est fait de cette situation aujourd’hui’’, indique Souleymane Souzane Konaté au micro de VisionGuinee.
Et de poursuivre : ‘’Nous disons simplement que cela exprime la mauvaise foi du CNRD. Partout, sur le continent africain, c’est la révision du fichier électoral qui est à la mode en tenant compte sur la charte africaine sur la démocratie, de la bonne gouvernance et les élections, mais surtout le protocole additionnel de la CEDEAO que la Guinée à ratifier. Même la charte que le CNRD a élaborée et imposée au peuple de Guinée dit qu’il faut mettre en place des organes des gestions consensuelles des élections pour permettre aux citoyens de choisir librement la femme ou l’homme capable de conduire leurs destinées pour les cinq prochaines années’’.
Aux dires de ce proche de Cellou Dalein Diallo, la junte cherche à gagner du temps. ‘’Depuis le départ, le CNDR cherche à trainer les pas sur ce processus de retour à l’ordre constitutionnel et cela est regrettable. Pour nous, il n’y a pas d’avance majore. Le Sénégal et l’Afrique du Sud ont des cultures administratives, mais jusqu’à date malgré l’opération de RAVEC dans leurs pays, ils utilisent la révision du fichier électoral pour permettre aux partis politiques d’aller aux élections. Nous disons que nous avons un fichier électoral transparent disponible, assaini grâce au concours de l’OIF et de la CEDEAO. Ce fichier-là, en quatre (4) mois, on peut boucler tout ça. Sortir tous ceux qui sont décédés et fait entre du fichier les guinéens qui ont eu 18 ans. Et le fichier sera transparent et consensuel’’, estime M. Konaté.
‘’Ils font tout ça parce qu’ils veulent conférer l’organisation des futures élections au ministère l’Administration du territoire et de la Décentralisation et nous disons encore une fois que ce ministère se disqualifie depuis un certain temps. Aujourd’hui, il n’y a pas de compétences à l’intérieur de ce département-là. On a militarisé notre administration du territoire et de la décentralisation. Les préfets et les gouverneurs sont tous des militaires avec un niveau lamentable et nous connaissons par expérience le rôle des administrateurs territoriaux dans l’organisation de la délinquance électorale’’, dénonce-t-il.
Avant de souligner : ‘’Aujourd’hui, on a renforcé le pouvoir des gouverneurs. On a pris un décret pour nommer les chefs de secteur et quartiers. Et nous savons par le passé ceux qui se sont illustrés dans la falsification et disparition des procès-verbaux. Donc, pour nous, il n’est pas question de laisser l’organisation de nos futures élections à ce ministère au risque de conduire le pays vers le chaos et cela n’est pas souhaitable’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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