Les 8 et 9 août 2025, l’Université de Lomé a vibré au rythme du Salon International de l’Entrepreneuriat Féminin (SIEF 2025), placé sous le thème « L’Afrique de toutes les opportunités ». Organisé par KD Group, structure dirigée par Dr Kayi Dogbé, l’événement a réuni plus de 700 participants – universitaires, diplomates, entrepreneurs, artistes et étudiants. Ce salon visait à promouvoir l’autonomisation des femmes africaines par la formation, le réseautage et la valorisation de leurs initiatives.
Carrefour panafricain pour l’autonomisation des femmes
La cérémonie d’ouverture a donné le ton. Dans son allocution, Dr Kayi Dogbé a rappelé que l’inclusion des femmes n’était pas une option mais une condition sine qua non du développement durable en Afrique. « Une croissance inclusive et équitable ne peut se réaliser sans la pleine participation des femmes », a-t-elle martelé.
Aux côtés de la présidente du SIEF, plusieurs voix fortes se sont élevées. Le ministre délégué Kossivi Hounaké, également professeur de droit public, a insisté sur la nécessité d’adapter les cadres juridiques et institutionnels pour traduire l’égalité de genre dans les faits. La représentante de l’UNFPA au Togo, Élise Kakam, a réaffirmé le soutien constant des Nations Unies aux initiatives féminines, tandis que Reine Tchakpélé, représentante de YAS Togo – sponsor officiel – a souligné la responsabilité du secteur privé dans la promotion du leadership féminin.
Des débats denses et des voix inspirantes
Le Colloque international de Lomé, organisé dans le cadre du SIEF, a approfondi la réflexion avec trois grandes sessions. La première, présidée par Kossivi Hounaké, a exploré les fondements juridiques et sociologiques de l’égalité de genre, avec des interventions remarquées de la journaliste Denise Épote (TV5 Monde) et de l’artiste sénégalaise Coumba Gawlo, qui a témoigné des défis des femmes artistes. La deuxième session, dirigée par Élise Kakam (UNFPA), a croisé les regards d’universitaires et d’entrepreneures comme Nabou Fall, autour du lien entre autonomisation des femmes et développement durable.
La troisième, présidée par Nadine Machikou, vice-rectrice de l’Université de Yaoundé II-Soa, a mis en lumière les politiques publiques, avec un plaidoyer en faveur de la parité et du gender mainstreaming.
Ces échanges, ponctués de débats interactifs, ont confirmé le rôle du SIEF comme un laboratoire d’idées et d’actions pour l’Afrique.
Moment fort du Salon, le JIFA TALK 2025 a rassemblé plus de 500 personnes autour du thème « Les femmes fortes d’hier et d’aujourd’hui, quel héritage pour nos générations présentes et futures ? ». Le panel, composé de personnalités comme Denise Épote, Nabou Fall, Coumba Gawlo ou encore Maimouna Mbacke, a offert un dialogue intergénérationnel inédit. Entre récits historiques, témoignages artistiques et propositions entrepreneuriales, l’événement a donné chair à l’idée que l’héritage des femmes africaines est une mémoire vivante en constante transmission.
Entrepreneuriat, santé et culture : une approche intégrée
Au-delà des panels, le SIEF 2025 a innové par une Académie africaine de l’entrepreneuriat féminin, proposant des ateliers pratiques, dont un dédié aux contrats et droits des artistes. Un Espace santé et bien-être, appuyé par l’UNFPA et l’ATBEF, a également permis à plus d’une centaine de femmes de bénéficier de consultations médicales, dépistages et sensibilisations sur la santé reproductive.
Enfin, les prestations culturelles, du slam à la chorale universitaire, ont donné à l’événement une dimension symbolique et émotionnelle, rappelant que l’art et la culture sont aussi des leviers de transformation sociale.
En clôturant les travaux, les organisateurs ont insisté sur la continuité de cette dynamique. Plus qu’un salon, le SIEF 2025 s’est imposé comme une plateforme continentale, où universités, gouvernements, société civile et secteur privé se rencontrent pour transformer les ambitions d’égalité en réalités tangibles.
À Lomé, le temps d’un week-end, l’Afrique a ainsi réaffirmé que l’autonomisation des femmes est bien plus qu’un slogan. Elle est désormais un impératif stratégique pour l’avenir du continent.
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