Discret, méthodique et rigoureux, Kossi Tenou fait partie de ces technocrates dont la trajectoire force le respect. Ancien Directeur national de la BCEAO pour le Togo, cet économiste chevronné vient d’être nommé ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et de la Veille stratégique, chargé du Commerce et du Contrôle de la qualité, dans le nouveau gouvernement dévoilé mercredi.
Pour cet homme rompu aux subtilités de la régulation financière, cette entrée au gouvernement sonne comme une continuité logique d’un parcours façonné par la discipline et l’expertise. Pendant plusieurs années, il a incarné la rigueur monétaire et la stabilité institutionnelle au sein de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest. À la tête de la représentation nationale de la BCEAO à Lomé, il a géré des dossiers stratégiques, accompagné les réformes du secteur bancaire et contribué à la mise en œuvre des orientations régionales en matière de politique monétaire.
Reconnu pour son intégrité et son sens aigu des responsabilités, Kossi Tenou a également exercé, avant sa nomination, les fonctions de conseiller du Gouverneur au siège de la Banque à Dakar. Une position qui lui a permis de côtoyer de près les grands équilibres économiques de l’UEMOA et d’en comprendre les ressorts politiques.
Kossi Tenou sur le terrain du concret
Sa nouvelle mission, cette fois-ci, se jouera sur un terrain plus concret : celui du commerce intérieur et de la qualité des produits, où les défis sont nombreux. L’enjeu est double — protéger le consommateur togolais et assainir les circuits d’échanges, tout en stimulant la compétitivité des entreprises locales.
Dans un pays où la diversification économique et la confiance du consommateur deviennent des priorités, l’expérience de Kossi Tenou à la BCEAO apparaît comme un précieux levier. Son profil technocratique pourrait bien redonner de la cohérence et de la crédibilité à un secteur souvent traversé par des tensions entre formel et informel.
Derrière sa réserve naturelle, se dessine le portrait d’un homme de dossiers, peu enclin aux effets d’annonce, mais déterminé à faire parler les chiffres et les résultats. Et dans le sillage du nouveau gouvernement, cette approche pragmatique pourrait être l’un des atouts majeurs de la relance économique voulue par Lomé.
