Après le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin, le Programme E4Y (Entrepreneurship, Employment & Empowerment of Youth) a officiellement démarré ses activités au Togo. Le consortium E4Y, composé de Teranga Gestion, ESP et des Clubs Tiossane, a donné le coup d’envoi à Lomé à l’occasion d’une Journée Portes Ouvertes organisée le mardi 9 décembre 2024. Le programme vise à transformer les idées en entreprises durables, créer des emplois décents et accompagner la montée en puissance des PME agro-industrielles.
Déployée sur une période de six ans (2024-2029), cette initiative soutenue par la Mastercard Foundation s’inscrit dans une stratégie régionale de transformation économique en Afrique de l’Ouest. À l’échelle de l’UEMOA, le Programme E4Y ambitionne de générer près de 50 000 emplois, en privilégiant les jeunes et les femmes, dans un esprit de justice sociale, d’inclusion et de développement local.
Au Togo, le Programme E4Y cible prioritairement les acteurs des chaînes de valeur agricoles et agroalimentaires. Le programme vise à renforcer les capacités des petites entreprises, à améliorer leur accès aux financements et à leur ouvrir de nouveaux marchés, afin de favoriser l’industrialisation locale et la création d’emplois de qualité.
Pour Micheal M. Mawussé Kouvahe, coach et coordinateur de l’ONG APECTA, le Programme E4Y arrive « à un moment crucial » pour l’écosystème entrepreneurial togolais. Il met en avant des mécanismes de financement jugés plus souples que les modèles classiques, souvent considérés comme contraignants pour les petites entreprises. En effet, le programme E4Y prévoit d’accompagner les producteurs vers de nouveaux débouchés, tant au niveau régional qu’international, afin d’améliorer la commercialisation des produits transformés localement.
Représentant la ministre du Développement et de l’Économie sociale et solidaire, Mayipa Pakidam, le Secrétaire général du ministère a rappelé que « les jeunes entrepreneurs togolais sont une priorité nationale », en évoquant les dispositifs publics déjà en place, tels que le Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (FAIEJ) et le Projet d’appui au développement de la base entrepreneuriale (PRADEB). Il a également souligné les efforts de l’État pour faciliter l’accès des jeunes aux marchés publics et aux mécanismes de financement.
L’arrivée du Programme E4Y au Togo intervient dans un contexte où les politiques publiques peinent à absorber le flux croissant de nouveaux entrants sur le marché du travail. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de jeunes arrivent à l’âge d’activité, alors que les secteurs traditionnels, notamment l’administration et le commerce informel urbain, sont saturés.
Impact attendu du Programme E4Y
Selon les responsables du programme, l’objectif n’est pas seulement de financer des projets, mais de consolider des entreprises viables, capables de créer de l’emploi formel et de stabiliser des revenus dans les zones rurales. Le consortium pilotant le programme, composé notamment de Teranga Gestion, ESP et des Clubs Tiossane, revendique une approche intégrée, articulant accompagnement managérial et insertion dans les circuits de distribution.
Le dispositif repose sur trois leviers essentiels notamment le renforcement des compétences, piloté par ESP ; l’accès au financement, assuré par Teranga Gestion ; la mise en marché des produits, soutenue par Claude Distribution.
Deux profils de bénéficiaires sont ciblés. Il s’agit des « champions », entrepreneurs à fort potentiel appelés à structurer des PME compétitives, et environ 4 000 micro-entrepreneurs ruraux, dont les revenus annuels s’étendent de 170 000 FCFA à 30 millions FCFA.
Selon Rouffahi Koabo, directeur de programme chez Teranga Gestion, le programme prévoit de créer 5 000 emplois au Togo, dont 10 % au profit des jeunes femmes. Au-delà du financement, l’accès aux marchés constitue un axe stratégique du programme. E4Y prévoit d’accompagner les producteurs vers de nouveaux débouchés, tant au niveau régional qu’international, afin d’améliorer la commercialisation des produits transformés localement.
Le consortium, représenté notamment par Djiby Ndiaye, Corinta Nuwokpo, Djenaba Yattassaye, Madeleine Faye et Banle Nagbal, a détaillé les modalités d’accompagnement et de remboursement des financements. Une attention particulière est portée à l’inclusion des jeunes femmes, des réfugiés, des personnes en situation de handicap et des populations vulnérables.
À ce jour, 20 740 jeunes ont déjà bénéficié de dispositifs d’insertion professionnelle dans le cadre des programmes connexes à E4Y. Fort de l’expérience du programme SUQALI, le consortium entend favoriser l’émergence de véritables champions locaux au sein des filières agricoles de l’UEMOA.
Notons que le lancement à Lomé a également été marqué par l’ouverture de la plateforme numérique e4y-program.com, destinée à l’enregistrement des premiers bénéficiaires. La coordination locale du programme est assurée par Panaka, qui appelle incubateurs, coopératives et institutions financières à rejoindre la dynamique.
Rejoignez-nous sur notre chaîne WhatsApp pour plus de détails
