Le gouvernement togolais entame un redressement de la CEET (Compagnie Énergie Électrique du Togo), une société publique sous pression financière et technique. Il s’agit d’un plan de redressement « profond et irréversible ». La démarche viserait à combler un gouffre économique de 30 milliards de Fcfa par an et restaurer la fiabilité de l’approvisionnement électrique sur tout le territoire.
Selon les chiffres officiels, la CEET perd environ 16 % de sa production, un niveau jugé « insoutenable » par le ministère de l’Énergie.
Les autorités togolaises pointent des dysfonctionnements persistants de la chaîne de distribution, des anomalies de facturation, mais surtout une fraude massive qui va des branchements illégaux aux manipulations de compteurs passant par des détournements d’énergie. Toutes choses qui fragilisent durablement les finances de l’entreprise publique.
Redressement de la CEET à marche forcée
Le plan de redressement gouvernemental prévoit une batterie de mesures. On annonce la modernisation des infrastructures avec la rénovation des lignes de distribution et l’acquisition de nouveaux compteurs intelligents.
Le plan prévoit également la digitalisation du réseau, afin d’automatiser le suivi de la consommation et de réduire les erreurs de facturation. Enfin, on annonce un renforcement de la lutte contre la fraude, via des patrouilles dédiées et des sanctions alourdies contre les contrevenants.
Déjà, des éléments de sécurisation Comptage HTA ont été remis au Directeur général de la CEET, Débo-K’mba Barandao, fin juillet dernier en présence du ministre des Mines et des ressources énergétiques, Robert Eklo et le ministre délégué, Paul Mawussi Kakatsi.
Les éléments de sécurisation Comptage HTA, sont de gros camions de la CEET, un dispositif munis de cadenas, de coffret de serrure et de scellé sur les gros comptages. Ils serviront à sécuriser le chiffre d’affaires des gros clients de la CEET. La finalité est de réduire les fraudes des gros clients sur le comptage.
Pour les autorités togolaises, l’enjeu dépasse la seule santé financière de la CEET. « Cette opération est importante pour la CEET », a souligné le ministre Paul Mawussi Kakatsi. L’exécutif mise également sur un effet d’entraînement pour l’économie. En effet, la sécurisation du réseau électrique est considérée comme un facteur clé pour attirer les investisseurs.
Dans un pays où l’accès universel à l’électricité demeure un défi, le redressement de la CEET va-t-il permettre de sécuriser un service vital et de rompre avec les fragilités structurelles qui minent le secteur depuis plusieurs années ?
Notons que le 13 mai dernier, les autorités togolaises avaient officialiser une hausse des tarifs de l’électricité. La hausse concerne toutes les formes de consommation, qu’elles soient prépayées ou post-payées, et concernent aussi bien les usages domestiques que non domestiques.
