La 2e session ordinaire du Conseil des ministres, au titre de l’année 2025, de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) s’est ouverte vendredi à Lomé. Les travaux sont présidés par Adama Coulibaly, ministre de l’Économie et des Finances de la Côte d’Ivoire, et président du Conseil. Cette rencontre stratégique vise à évaluer les résultats économiques de la région, ajuster les politiques macroéconomiques et affirmer les engagements communs en matière de croissance, de stabilité monétaire et de gouvernance budgétaire.
Réunis dans les locaux de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), les ministres de l’Économie et des Finances des États membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) passent en revue les performances économiques de la région et tracent les perspectives face aux défis internationaux.
C’est dans un contexte économique mondial incertain et sous haute vigilance géopolitique que s’est ouverte la 2e session.
En ouverture des travaux, Adama Coulibaly a annoncé une modification dans la composition du Conseil, avec la nomination de Sidi Maman, ministre délégué auprès du Premier ministre du Niger, chargé du Budget. Il remplace Momony Boubacar Saïdou. Le président du Conseil a salué l’entrée de M. Maman et a exprimé sa reconnaissance au ministre sortant pour son implication active et ses contributions de qualité aux délibérations du Conseil.
Solidité économique de l’UMOA
Malgré les tensions géopolitiques persistantes, les pressions inflationnistes mondiales et les défis sécuritaires internes, l’économie de la zone UMOA démontre une remarquable solidité. Les indicateurs macroéconomiques présentés à Lomé témoignent d’une croissance soutenue et maîtrisée.
« Au premier trimestre 2025, le Produit Intérieur Brut (PIB) régional a enregistré une hausse de 7,1 %, après une croissance de 7,2 % au quatrième trimestre 2024. Pour l’ensemble de l’année, les prévisions tablent sur un taux de 6,4 %, en légère progression par rapport aux 6,3 % de 2024. Cette performance est notamment soutenue par la vigueur des secteurs manufacturiers et extractifs, moteurs de l’activité économique. Le taux d’inflation dans l’Union a connu une nette décélération, passant de 2,9 % à 2,3 % au premier trimestre 2025», a indiqué le président du conseil des ministres, M. Coulibaly.
Pour le président du Conseil des ministres de l’UMOA, cette évolution favorable s’explique par la modération des prix à l’importation, notamment de l’énergie, et par l’effet stabilisateur des politiques monétaires mises en œuvre par les autorités.
« L’inflation annuelle est désormais estimée à 2,2 % pour 2025, contre 3,5 % l’an dernier », a ajouté M. Coulibaly.
Sur le plan des finances publiques, les États membres ont poursuivi leurs efforts de discipline budgétaire. Le déficit budgétaire global s’est réduit à 4,2 % du PIB au premier semestre 2025, contre 5,1 % un an auparavant. Cette amélioration est attribuée à une meilleure mobilisation des recettes fiscales et à une gestion rigoureuse des dépenses publiques.
Maintenir un cadre macroéconomique stable
La dynamique des échanges extérieurs s’est également renforcée. La hausse des prix des produits exportés, notamment les hydrocarbures, a amélioré le solde global des transactions courantes. Parallèlement, les États membres ont intensifié leurs efforts de mobilisation de ressources financières extérieures, contribuant à renforcer la liquidité bancaire dans l’ensemble de l’Union.
Cette session ministérielle revêt une importance particulière, dans la mesure où elle permet aux pays membres d’adapter leur coordination économique et financière face à des défis structurels. Notamment insécurité, volatilité des marchés, pression démographique, ou encore transition énergétique. Le Conseil a réaffirmé sa volonté de maintenir un cadre macroéconomique stable, condition essentielle à la croissance inclusive et durable.
Au terme des travaux, des recommandations seront formulées pour orienter les politiques publiques au sein de l’UMOA, en cohérence avec les objectifs communautaires et les priorités nationales.
L’Union Monétaire Ouest Africaine regroupe 8, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Elle vise à assurer la stabilité monétaire, l’intégration économique et la convergence des politiques économiques à travers une union monétaire et une banque centrale commune, la BCEAO.