Un allié de Dalein invite la junte à respecter ses engagements : ‘’la transition a complètement déraillé’’


Plusieurs coalitions de partis politiques et d’organisations de la société civile ont décidé de faire front commun pour accentuer la pression sur la junte militaire. Dans une déclaration rendue publique lundi au siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), les membres de l’entité dénommée « Union sacrée », n’écartent pas l’option d’exiger le départ du CNRD du pouvoir.

‘’Depuis l’avènement du CNRD, il y a eu des engagements qui ont pris vis-à-vis du peuple de Guinée pour une transition dans le but corriger un certain nombre d’inaptitude. Il était question qu’on retourne à l’ordre constitutionnel le plus rapidement possible et la date n’avait pas été fixée. Au départ, c’est le CNRD lui-même qui a demandé 39 mois de transition. Le CNT a pris sur lui la responsabilité de réduire cela à 36 mois. Finalement, il y a eu un accord que nous qualifions de marché de dupes parce que celui-là fixait à 24 mois la période de la transition avec un bonus de 16 mois parce que la période entre le 5 septembre 2021 et 18 octobre 2022 n’avait pas été prise en compte. Donc, le décompte des 24 mois de la transition a commencé le 1ᵉʳ janvier 2023. A la fin de l’année 2024, la transition aura duré 40 mois au lieu de 24’’, indique Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD).

‘’Etant donné qu’il y a la certitude qu’il y a une possibilité réelle de glissement de calendrier, l’ANAD et les autres partis ont pris la responsabilité d’interpeller les uns et les autres afin que ce chronogramme soit accepté et qu’il soit justement implémenté. Parce que le CNRD l’a signé sans l’obligation de qui que ce soit. Ils se sont engagés devant la CEDEAO et le peuple de Guinée. Quand on s’engage, surtout chez les militaires, la parole doit être respectée, parce que le soldat, c’est sa parole. C’est pour les contraindre à respecter ce calendrier que les partis qui n’étaient pas d’accord au départ, se sont mis pour faire en sorte qu’on puisse exercer une pression afin que cette transition soit conclue au 31 décembre 2024’’, ajoute-t-il au micro de VisionGuinee.

Parlant de l’absence de l’Union des forces républicaines (UFR) et du RPG Arc-en-ciel à la rencontre, il affirme que ‘’l’UFR et le RPG arc-en-ciel font partie des forces vives et les forces vives font partie de cette déclaration. Le FNDC Politique fait partie de cette déclaration. Ils étaient au cœur de l’élaboration du document. Ils ne sont peut-être pas représentés à cette rencontre, mais ils l’étaient au plus haut niveau’’.

Aux dires de Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou, la classe politique espérait que l’arrivée de Bah Oury à la tête du gouvernement allait permettre de remettre la transition sur les rails afin d’éviter tout glissement.

‘’Nous pensions que le Premier ministre allait simplement constater que la transition a complètement déraillé et qu’allait utiliser son expérience pour ramener la transition pour ramener la transition dans le cadre qu’il faut. Malheureusement, nous avons compris que son arrivée n’a pas contribué à cela. Il a été la voie par laquelle le CNRD est passé pour tâter le terrain et parler de glissement de calendrier. Maintenant que c’est pratiquement acté, nous pensons qu’il faut qu’on prenne la responsabilité de les ramener dans le cadre qu’il faut’’ souligne-t-il pour justifier la création de la coalition « Union sacrée ».

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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