Une délégation de l’UFDG agressée à Gaoual : ‘’Ce sont les manigances du ministre porte-parole du gouvernement’’


En tournée à l’intérieur du pays dans le cadre du renouvellement des structures du parti à la base, une délégation de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a été victime d’une agression mercredi au siège de la formation politique à Gaoual. Le coordinateur des fédérations de l’UFDG à l’intérieur du pays pointe un doigt accusateur sur le ministre Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement.

A VisionGuinee, l’ancien député de Labé a rappelé que depuis un certain temps, ‘’nous sommes en train d’organiser les congrès fédéraux pour renouveler les mandats de nos structures à la base en prélude au congrès national. À Gaoual, nous avons une réunion préparatoire de ce congrès-là. Parce que Gaoual est une préfecture importante pour nous. Contrairement à la plupart des préfectures du pays qui ont une seule fédération, Gaoual a deux bureaux fédéraux pour une seule préfecture. Il y a le bureau fédéral de Koumbia et celui de Gaoual’’.

Il affirme que ‘’nous étions là pour discuter des modalités d’organisation des congrès fédéraux et également échanger avec la situation sociopolitique. 1h après le début de la réunion, le préfet Augustin Fancinandouno est venu pour nous interrompre en disant que la République est en évaluation. Nous étions tous pris de peur par rapport à cette affirmation. Nous lui avons dit que nous n’étions pas des élèves et que, nous aussi, nous étions en train d’évaluer nos structures dans les perspectives du congrès national. Nous étions surpris qu’il fasse irruption au domicile privé ou l’enceinte du siège d’un parti politique pour demander à ce qu’une réunion d’un parti légalement constitué soit interrompue’’.

‘’Les militants ont répliqué en disant que la réunion ne sera pas arrêtée, que le préfet n’avait pas le droit d’être là, qu’il était un hors-la-loi et qu’on allait porter plainte contre lui. Les gendarmes ont tenté en vain d’empêcher la réunion. Nous leur avons rappelé que nous n’avons pas l’obligation d’informer une quelconque autorité même le président de la délégation spéciale de la tenue d’une réunion interne. Si nous étions en meeting ou en carnaval sur la voie publique, c’était normal d’informer les autorités communales. Finalement, ils ont appréhendé un jeune’’, raconte Cellou Baldé.

Pour ce proche de Cellou Dalein Diallo, cette descente musclée du préfet de Gaoual en compagnie de gendarmes est loin d’être le fruit du hasard. ‘’Ce n’est pas caché, ce sont les manigances du ministre porte-parole du gouvernement. Ce n’est pas la première fois. En 2022, c’est le même préfet gelé qui ne connait pas son travail qui avait été envoyé par le ministre porte-parole du gouvernement lors d’une de nos réunions. Mais cette fois-ci, nous lui avons dit qu’on ne pouvait pas arrêter notre réunion. Parce que nous savons qu’il y a la main du ministre porte-parole du gouvernement derrière cette réaction du préfet irresponsable de Gaoual’’.

L’ancien député de Labé demande au général Mamadi Doumbouya, président de la transition, de se débarrasser de certains administrateurs territoriaux qui ignorent tout de leur mission sur le terrain.

‘’Nous remercions nos militants de Gaoual qui n’ont pas cédé à l’intimidation malgré tout ce qui a été fait pour nous empêcher de tenir notre réunion. Nous lançons un appel au CNRD notamment au général de corps d’armée d’exclure les mauvaises graines des rangs de l’administration territoriale de votre pays. Quand il y a des brebis galeuses à l’image du préfet Augustin Fancinandouno, cela ne fera que renforcer la méfiance et susciter l’instabilité’’, souligne-t-il.

Ce proche de Cellou Dalein Diallo annonce que son parti entend porter plainte contre le préfet de Gaoual. ‘’Nous allons le trimballer en justice pour prouver qu’il n’est pas au-dessus de la loi. Aux forces de sécurité, je dis qu’il y a un exemple : le procès du 28 septembre. Tous ceux qui sont là-bas ne sont ni préfets ni gouverneurs, ni des ministres. Ce sont des officiers, des sous-officiers et des hommes de rangs. Donc, s’ils se mettent à exécuter des ordres illégaux, demain, ils répondront devant la justice de notre pays’’, coupe-t-il court.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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